Persépolis
Après avoir passé ma journée à travailler sur l'enfermement, je me suis accordé une permission de sortie ce soir pour aller voir Persépolis.
Pour ceux qui ne le savent pas encore, je suis tombée sous le charme de l'Iran quand j'y ai voyagé il y a deux ans. A mon retour, je me suis donc précipitée sur les 4 volumes de la BD de Marjane Satrapi que j'ai lus et relus inlassablement.
J'étais donc curieuse de voir le film et, en même temps, je redoutais d'en sortir en pensant que l'auteur s'était contentée d'épuiser toujours le même filon.
Je me souvenais parfaitement de l'enchaînement des épisodes et je savais que Marjane Satrapi mêle adroitement le très sombre au comique, pour rendre supportable l'insoutenable (le film suggère davantage que la BD, souvent bien plus douloureusement explicite). Pourtant, j'ai eu la gorge serrée pendant tout le film. Tel le Chevalier des Grieux, j'ai pleuré des ruisseaux de larmes devant la détresse de Marjane dans son pays, puis devant son désarroi et sa culpabilité quand elle s'en exile. Et puis, il y a la souffrance de lui être devenue étrangère quand elle y revient.
"J'étais une Occidentale en Iran, une Iranienne en Occident. Je n'avais aucune identité. Je ne voyais même plus pourquoi je vivais."
Alors elle a créé...
Et voilà comment j'en reviens toujours à l'exil...