Kalliope, dahuologue
attention, l'animal ci-contre
n'est pas un dahu.
(mais il s'est placé devant l'objectif quand mon assistant était en train de réaliser l'unique photo en couleur de cet animal).
(ceci est une photo de mon frassistant, Julien)
On m'a décerné le titre de "dahuologue", il y a quelque temps, sur un blog que j'affectionne. Cela m'a honorée et fait beaucoup réfléchir. Ce soir, particulièrement stimulée par l'écoute répétée d'Imbécile, d'Olivier Libaux, j'ai eu une idée lumineuse. Comme je redoute de m'ennuyer un peu quand j'en aurai terminé avec la tâche qui m'occupe présentement, j'essaie de me trouver un autre sujet de recherche. Après avoir étudié de près un exil mystérieux, j'ai trouvé plutôt tentante la perspective de dispenser, au monde qui en est avide, des révélations inouïes sur un animal mystérieux.
Certes, il existe déjà un article de l'encyclopédie wikipédia assez complet sur le sujet. Mais tout le monde sait qu'il y a des fautes sur wikipédia et qu'il faut donc se MEFIER. Il ne faut surtout pas utiliser wikipédia pour rédiger... une thèse (je prends cet exemple au hasard). Non, il vaut mieux lire toute la bibliographie en ancien allemand sur la théologie de la révolution à Magdeburg pendant les combats de la guerre de Smalkalde.
Revenons au Dahu, cependant. J'ai donc exploré quelque peu la toile pour commencer mon enquête. J'ai trouvé notamment un site qui invite à entrer dans la "secte des adorateurs du dahu", proposition qui m'a semblé singulièrement attractive.
Je pense avoir quelque avantage pour aborder le sujet : mes gènes de krétine des Alpes savoyardes me permettront d'avoir une approche de l'animal intuitive, instinctive même, dirais-je.
J'ai déjà pisté son ancêtre chez César, Guerre des Gaules, VI, 27 (eh oui, on n'y trouve pas que Pullo et Vorénus, les héros de la série Rome), en plein coeur de la forêt Hercynienne :
"Il y a aussi les animaux qu'on appelle élans. Ils ressemblent aux chèvres et ont même variété de pelage ; leur taille est un peu supérieure, leurs cornes sont tronquées et ils ont des jambes sans articulations : ils ne se couchent pas pour dormir, et, si quelque accident les fait tomber, ils ne peuvent se mettre debout ni même se soulever. Les arbres leur servent de lits : ils s'y appuient et c'est ainsi, simplement un peu penchés, qu'ils dorment. Quand, en suivant leurs traces, les chasseurs ont découvert leur retraite habituelle, ils déracinent ou coupent au ras du sol tous les arbres du lieu, en prenant soin toutefois qu'ils se tiennent encore debout et gardent leur aspect ordinaire. Lorsque les élans viennent s'y accoter comme à leur habitude, les arbres s'abattent sous leur poids, et ils tombent avec eux."
Ils ont dû bien rigoler, les Germains, en racontant cette histoire à César. Je me demande s'ils lui ont proposé de participer à la chasse.
Est-ce que je pourrai emmener Chouan avec moi ? Après tout, le dahu est un animal du folklore traditionnel ?
En attendant, je m'entraîne déjà à crier "Dahuuuuuuuuuuuuuu", avec l'intonation qui convient, chez moi. Mes voisins sont ravis de cette animation. Eux aussi ont décidé de se lancer dans une chasse. Pour l'animal, ils ont dit qu'ils préféraient me réserver la surprise.
Si des lecteurs sont intéressés, il doit me rester quelques places dans l'équipe. Attention, les Alpes l'hiver, ce sont des conditions extrêmes, je préfère vous prévenir. En outre, comme les dahus descendi ont disparu (il ne reste plus que des lévogyres), on ne peut plus se contenter de faire de la descente. Pas de mauviettes et de petites natures, donc.
Bon dimanche,
K*.