Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Kalliope muse ailleurs
19 juillet 2007

Accro(cs)-pédalage

IMG_0001

Comme promis en commentaire, avant de partir en week-end, voici la suite de mes expériences avec le Vélib'. Après l'enchantement du premier jour, Kalliope a déchanté dès le deuxième.

Il y a naturellement les inconvénients prévisibles : les courbatures dans les cuisses, l'impossibilité de s'asseoir tant qu'on ne s'est pas tanné les fesses sur la selle, les feux rouges trop nombreux à Paris, le vélo trop lourd dans les côtes... Et puis il y a les surprises... celles qui font dire aux gens qui vous regardent, intrigués et amusés, "ah, voilà ce que c'est que d'être un précurseur !"

IMG_0002

Les vélibs sont censés être des vélos "intelligents". Après votre trajet, épuisé mais fier, vous abandonnez votre vélo, dans une borne pas très loin de chez vous, pour rentrer poser vos affaires avant de repartir aussitôt sur une autre monture.

Sauf que... la bornette reste obstinément rouge. Vous filez donc à la borne principale, passez votre pass' Navigo et découvrez que, pour le système, vous possédez déjà un vélo ! En fait, il s'agit de celui que vous avez rendu il y a trois quarts d'heures à l'autre borne. A cause d'un dysfonctionnement technique, la borne n'a pas pris en compte son retour. Sachant qu'au-delà de la première demi-heure, gratuite, toutes les suivantes vous coûtent un euro, la situation devient vite stressante. La machine vous propose alors de contacter le service client directement par la borne : vous acceptez, la conversation se lance.

Sauf que... vous n'entendez rien : vous éprouvez donc l'humiliation de crier "allo ! allo ?" à une borne obstinément silencieuse. Les passants vous jettent des regards mi-inquiets, mi-désolés et vous vous résignez donc à contacter par téléphone le service clients. 3 quarts d'heure plus tard, après avoir entendu environ 30 fois le disque vous répéter que "tous les techniciens sont en ligne, merci de rappeler ultérieurement", quelqu'un vous répond enfin. Le technicien est rassurant :  les problèmes techniques sont très fréquents, il va vous résoudre tout ça et hop ! il débloque votre carte.

Légèrement énervée, Kalliope arriva à son dîner avec - juste - 1h30 de retard.

Le lendemain, Kalliope, nullement découragée par cette mésaventure, va reprendre un vélib'. Nouveau feu rouge sur la bornette. Nouvelle consultation de la borne principale : "votre compte est débiteur de -95 euros, veuillez le créditer pour pouvoir reprendre un vélo". Kalliope voit rouge (comme la bornette), rappelle sur-le-champ le service clients (heureusement rapidement accessible ce matin-là) avec une furieuse envie de hurler.

Mais Kalliope possède une voix mélodieuse et ne hurle jamais. Elle se contente de roucouler des douceurs à l'oreille du (nouveau) technicien ("si vous me faites payer ces 95 euros, je vous fais un procès ! Pourquoi devrais-je subir les  conséquences des dysfonctionnements de vos bornes et des erreurs de vos collègues ?"). Son interlocuteur lui explique que, d'accord, il veut bien croire qu'elle a appelé hier soir et n'a pas passé sa nuit à tourner en vélo dans Paris. Mais il lui révèle que le technicien de la veille, malheureusement, n'a pas signalé l'incident et n'a laissé aucune trace de son intervention et du problème qu'il a (mal) réparé.

Il annonce qu'il va effectuer une recherche pour vérifier que la borne ne marchait vraiment pas. Je lui demande comment il explique que j'aie pu reprendre un vélo si je n'avais pas rendu l'autre. Ah oui, ça c'est une preuve, il consulte son supérieur et reçoit l'autorisation de recréditer le compte.

Kalliope respire, s'excuse de sa colère. Son interlocuteur rit, il reste calme (peut-être qu'on leur file des anxiolytiques). Pourtant, depuis le début de la journée, des centaines de Kalliope en furie ont déjà dû l'appeler : "On est habitués...".

Kalliope, après  avoir perdu - juste - un quart d'heure, pédale rapidement pour rattraper son retard. En 20 min, elle est à la BNF, tout va bien.

Sauf que... il n'y a plus de place sur la borne la plus proche... ni sur les 3 bornes voisines. La sensation de liberté tant vantée se dissipe totalement. A la place, on a - juste - un véliboulet de 23 kilos sous les pieds. Malgré l'envie qu'on en a, il est impossible de l'abandonner là. Comme l'automobiliste moyen, le vélibiliste tourne, tourne, tourne indéfiniment à la recherche d'une place. Au bout d'un peu plus d'une heure, c'est la libération, Kalliope trouve enfin une place à quelque distance de la BNF.

- Juste - une heure et demie pour aller à la BNF (au lieu des 20 min de métro).

Bref le Vélib' devient une aventure : on a le coeur qui bat, non à cause de l'effort, mais parce qu'on se demande constamment : trouverais-je une place ? La borne fonctionnera-t-elle ? On regarde avec envie les gens qui abandonnent leur vélo personnel accroché  à n'importe quel poteau et l'on se dit "et si je m'en achetais un à moi?".

C'était ça le but du Vélib' ?

En attendant, voici quelques conseils, inspirés par l'expérience, si vous décidez de tenter quand même l'aventure (parce que sur le vélo, ça reste super agréable !) :

> toujours prendre un reçu à la borne pour prouver que l'on a rendu le vélo.

et (merci Vincent ! où en es-tu justement de ton problème?), avant de poser le vélo, vérifier :

> que la borne principale est connectée,

> que la diode de la bornette est verte.

Bonne balade,

                                  K*.

Publicité
Publicité
Commentaires
K
Globalement, je suis pas sûre que le vélib à Paris soit recommandé aux femmes enceintes de plus de 5 mois !!! ;-)
Z
je ne suis pas sure d'essayer tout de suite au vu de tes galères, V m'avait déjà dit à peu près la même chose...<br /> <br /> je vais en rester au métro pour l'instant en attendant que tout ça s'améliore un peu!!!
K
Ah, je suis sensible sur le sujet : Paris-Plage est inenvisageable, j'ai trop de travail. Je suis descendue ce we mais déjà rentrée... Ce fut extrêmement bref et je suis restée à C., à peine une incursion sur le lac.
S
Si les bornes de la BNF sont prises, c'est un signe... c'est pour que tu ailles tester Paris-Plage plutôt!<br /> Je croyais que tu devais faire un break dans nos montagnes?
L
quelle persévérance!!! on compâtit depuis notre belle ville plate au mileu des montagnes!! je te conseille plutôt d'acheter un vélo ou de rentrer dans la Yaute!!!!!!! ;-)
Kalliope muse ailleurs
Publicité
Kalliope muse ailleurs
Albums Photos
Archives
Publicité