Je suis une fausse vraie blonde
Allez un inédit quand même, pour ne pas avoir l'impression de ne faire que de l'autocitation...
Je suis comme les transsexuels qui vous assènent "J'ai toujours su que j'étais une femme malgré mon corps d'homme". Moi, j'ai toujours su que j'étais blonde malgré mes cheveux. D'ailleurs j'étais blonde. Oui, petite fille, c'était incontestable, tête blonde, blondeur angélique, cheveux de paille, blondinette, blonde comme les blés, tout ce que vous voudrez, jusqu'au jour où... la mauvaise fée Puberté s'est penchée, non sur mon berceau (quand même j'étais un peu grande déjà) mais sur mon lit et, de sa baguette, a donné à mes cheveux leur couleur actuelle : terne.
On me dit souvent "mais terne, ce n'est pas une couleur". Eh bien si, c'est la mienne. Les coiffeurs, qui sont bien obligés de gagner leur vie (sauf mon coiffeur, qui a des doigts de -bonne- fée et qui répare de Carabosse l'irréparable outrage) appellent élégamment cette couleur "cendrée" mais c'est juste un joli mot pour une couleur indéfinissable... Bref, j'étais terne, jusqu'au jour où les mèches blondes artificielles m'ont rendue à ma vraie nature. Et maintenant, je savoure mon triomphe : presque tous pensent que je suis une vraie blonde, ou en tout cas (je cite) "pas foncée".
Je dis "presque", parce qu'il y a les vraies blondes. Elles, difficiles de les berner, car elles sont jalouses de leur privilège. De leurs yeux perçants, elles décèlent tout de suite l'imposture. Parfois, pourtant, magnanimes, elles vous ouvrent les bras et vous accueillent dans la communauté des blondes. Vous obtenez alors le droit de jouer l'inénarrable duo des deux blondes (oui, un duo de 2, parfaitement, je suis blonde !) : devant les policiers, pour faire une procuration (ça éveillera des souvenirs chez quelqu'une), ou à l'appartement. Dans une colocation, combien de blondes pour changer une ampoule ? 2 : Laure tenait le coca, et j'appelais non pas le voisin, mais mon père, le meilleur bricoleur du monde. Le temps qu'on arrive, triomphantes, toutes fières d'avoir réussi à monter la table basse Ikéa (modèle le plus rudimentaire, quatre pieds, un plateau, on s'était mises à 2 pour y arriver), il avait déjà monté le canapé-lit de l'une, le lit de l'autre, les étagères, la table de chevet, la commode, la table et les 4 chaises et il achevait de batailler avec le mécanisme complexe du bureau.
Voilà, j'ai donc réussi tous les tests, je suis une vraie blonde, je le crie et l'écris...
Mais depuis quelques temps, j'ai envie de changer, je suis lasse de ma couleur presque naturelle. Il paraît que le châtain est à la mode ?
Bises,
K*.